60 ans
60 ans.
« Nous idéalisons les étoiles mais nous oublions que c’est l’obscurité qui les a rendues visibles »
Comprends que la vie telle qu’elle nous est relatée ne suit toujours pas la même courbe dans la réalité et qu’elle n'est toujours pas blanche ou noire, souvent le blanc n’est qu’un noir qui se cache et le noir, lui, un blanc qui s’est un jour fait avoir.
Nous vivons en comprenant le sens de la phrase que dans son entièreté et ne voyons nullement la beauté de la ligne et ce, pareil dans la vie, on cherche à donner un sens propre à la vie sans vivre ce petit moment de chaque jour, vivant plus pour demain et effrayé par la nostalgie du passé douloureux en oubliant le bonheur présent.
La prédestination tue tout sens d’un bonheur futur, à quoi bon avancer si demain est déjà connu ? L’homme vit dans la peur constante de son propre ignorance de son futur. Tant que l’homme continuera à faire et à chercher le bonheur parfait, le malheur guettera toujours sa porte.
Nous vivons dans un monde où tous cherchons le bonheur parfait, mais elle ne nous conduit qu’à plus de souffrances. L’on peut désirer qu’une seule face d’une pièce d’argent, et le bonheur et le malheur ne sont que deux faces d’une pièce. L’homme sage cherche à comprendre sa propre souffrance et sa nature, et la voie pour s’en libérer.
Je me demande parfois quel est le vrai sens de l’existence, est-ce de vivre ou d’exister, vu qu’exister ne s’est défini que par notre présence dans ce monde, l’empreinte présente dans ce monde de l’être que nous sommes, et vivre lui est une prise de conscience active de notre existence et une quête de sens, cette quête est souvent vaine face à l'absurdité de la condition humaine.
Vivre, c'est embrasser la vie avec toutes ses contradictions, ses souffrances et ses joies, et choisir de créer son propre sens malgré l'absence d’un sens universel, l’on s’accroche souvent à des images, on continue de rechercher un sens, un bonheur dans une existence vouée à disparaître, nul bonheur n’est éternel, et la fin, elle, n’est que vide, la nostalgie se pose telle une épée de Damoclès de l’existence de l’être que nous sommes.
Beaucoup d'êtres vivent pour l'après-vie, essayant toujours de donner un sens à l’absurdité de l’existence. On est puni si nous sommes pécheurs et récompensés si l’on est bon, sachant d’avance très bien qui est pécheur et qui ne l’est pas. N’est-ce pas là juste le sens propre de l’existence de Juda ? Et si Dieu connaît pourquoi punir en enfer une âme qu’il a créée en connaissant à l’avance ses erreurs, comme Saint Thomas l’a dit, tout correspond à celui qui règne en roi de tout, la vraie grandeur lui c’est d’avancer même sans promesse dans la lucidité, la révolte lucide.
En fin de compte, c'est dans l'acceptation de cette absurdité que réside notre véritable liberté. Le destin lui sera toujours là, la préméditation lui aussi. Dire oui à l’absurde sans chercher à l’effacer, vivre sans pourquoi mais pleinement, aimer, créer, agir en sachant que rien n’a de sens et justement parce que rien n’a de sens. Une vie sans illusion mais intensément vécue.
Vivre en acceptant chaque moment, décision, avance non pour demain mais pour aujourd’hui. Nous sommes les artistes de notre propre existence, façonnant des moments de sens et de réconfort au milieu du chaos. Choisir de croire, malgré l'absence de réponses définitives, devient notre acte de défi ultime, transformant le vide apparent en une toile riche de possibilités et d'espoir, comme Camus l’a dit : essayons d’imaginer Sisyphe heureux.
Édifiante cette réflexion
RépondreSupprimerMerci
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